je serai libre.

26 Janvier 2013, 08:46am

Voici le premier article que j'avais publié sur mon blog précédent. Il y a fort longtemps que je ne me suis pas retrouvée dans la description du début d'article, fort fort longtemps. Avoir écrit ainsi me permet aujourd'hui de constater la nette différence, dont j'aurais pu ne pas prendre conscience sans cela (parce que je sais qu'il me reste du chemin, ou peut-être par perfectionnisme).

Bref, je suis heureuse (et fière, il faut le dire), d'avoir déjà accompli ce beau travail.

Sur ce, je continue ;)

Je suis bloquée.

Je mange.

Je ne fais rien.

Je mange.

Je survole des sites qui m'intéresseraient.

Je mange.

Je tourne en rond.

Je mange.

Je stagne.

Je mange.

Je liste les choses que j'aimerais faire.

Je mange.

Je me regarde de profil dans la glace. Je serre le ventre. Je déserre le ventre.

Je mange.

Je fixe mon regard dans le miroir. J'essaie de me convaincre de vivre.

Je mange.

...

Je mange.

Mais je ne suis pas toujours dans un état second comme aujourd'hui.

Je sais que je suis actuellement CONDITIONNEE.

Un jour on m'a dit "on est tous conditionné", "TU es conditionnée". ça m'avait foutu la rage. Je n'aime pas qu'on m'impose.

Imposer c'est être injuste. Et je déteste ce qui n'est pas juste.

Je pense que sur l'échelle des conditionnements superficiels, je ne suis pas en haut. Je prends du recul sur les choses, je ne suis pas ok avec une info parce qu'elle a bien été défendue, je ne me mets pas littéralement à aimer tout ce qu'une personne que j'admire aime, je n'aime pas une veste parce que la nana qui la porte a confiance en elle, je n'aime pas une musique parce que je l'ai entendue 40 000 fois, ... dans une moindre mesure.

En bref je veux dire que je ne me pense pas particulièrement influençable.

Mais pour ce qui est du conditionnement profond, j'avoue, j'ai du boulot...

Parfois il fait beau dans ma tête. Parfois il fait moche. Parfois il fait moyen. Le problème c'est que c'est souvent complètement incompréhensible.

Je ne veux pas tout intellectualiser, analyser tous mes comportements. Mais quand même, sans chercher bien loin, je vois bien que je ne me comprends pas.

Je ne gère pas mes émotions.

JE NE SUIS PAS LIBRE D'ETRE MOI-MEME. Quelque chose m'en empêche.

Parfois je ressemble à tatie Danielle qui pète un plomb quand on l'a laissée seule. Et je me dis "c'est quoi ça?" "pourquoi je fais ça???" "il se passe quoi en moi???"

Parce que ça fait peur quand même de se dire que notre comportement évoque une scène pareille.

Mais il y a quelques jours, alors que je commençais une crise d'hyperphagie, je me suis arrêtée et je me suis dit "qu'est ce que tu fais??". Comme si j'avais trouvé bizarre, étonnant que je puisse m'infliger un truc pareil. C'était la première fois de ma vie que je m'interrompais, avec une soudaine lucidité.

Je pense bien que cet événement est un grand événement.

Je pense bien qu'il témoigne d'un début de guérison.

Car je suis malade.

On est tous malade.

L'OMS a dit: "La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité".

Perso je ne me sens pas dans cet état de complet bien être. Pas H24 en tout cas. Et même pas furtivement depuis un très très long moment.

Et comme je ne suis pas du genre à esquiver les mots en disant "sans domicile fixe" plutot que clochard; ou "malvoyant" plutôt qu'aveugle; j'estime que si vous et moi ne sommes pas en bonne santé, alors nous sommes malades.

Mais ce n'est pas grave. c'est peut-être bien. ça donne du sens à la vie quelque part. Ainsi on apprend des choses.

Moi j'ai envie de piger les messages de mes maux, et de guérir.

Je pourrais dialoguer longtemps sur les maladies chroniques mais ce n'est pas le topo du moment.

Je pense qu'aucun de mes affects soit sans remède.

Et je ne suis pas certaine de croire en la maladie chronique.

Un jour, je serai libre.